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Exercice de style
A chaque pensée écrite, commence une émotion.
Bonne, forte ou mauvaise, comme une malédiction.
Choisissant avec soin, les mots formants mes phrases,
Désignant mes pensées, avec force et courage.
Espérant traverser toutes les couches, tous les âges.
Force est de constater que je ne suis que, rage.
Grelottant dans l’oubli, mes pensées se bousculent,
Hurlantes dans mon esprit, décriées par ma bouche,
Insensible aux idées qui paraissent farouches.
J’y pense pourtant, y pense et puis recule,
Kamikaze des mots, suicidaire dans la souche,
Levant les yeux au ciel, alors que je fais mouche,
Muselé par mes pairs, muselé et farouche.
Ne prenez pas mon cœur, laissez le sous sa couche,
O supplices divins, épargner ma personne,
Préférer une âme forte, une âme digne de vous,
Quels plaisirs à avoir un torturé d’esprit ?
Respirez à ma place et, vous aurez compris !
Sauriez-vous un beau jour, artifice d’un dieu,
Torturé par l’amour qui finit sur un pieu.
Utilisez au mieux ce qui vous sert de crâne,
Voir grâce à vos yeux et, pensez par votre âme.
Le poète saoul
Je viens déclamer quelques vers,
À l'assemblée en guise d'arrhes,
Afin de partager mon art,
Tout en m'en filant quelques verres.
Certes, je suis la risée de vos mires,
Le poète que je suis fait le sot.
Euh sire, approchez donc ce seau,
J’ai une soudaine envie de vomir.
L’alcool m’étourdit et me délivre,
M’aidant à trouver de bons mots,
Ma tristesse et ma peine ne sont que maux,
Qui m’étourdissent comme frappés par des livres.
Laissez-moi cuver ! Je vous en prie seigneurs !
Grand bien vous fasse de m’estourbir, saigneurs.
Rien ne pourra assouvir votre envie de sang? Soul?
Moi, Prince? Fi! Gardez-donc vos cent sous.
Il est bien tard maintenant, la tête remplie de vers,
Je fredonne mes textes, m’enfilant les fonds de verres.
Titubant pour sortir, appuyé sur les tables,
Je ne peux aller loin, juste en face y’a l’étable…
Mon crâne va exploser, allongé dans la paille,
Il est clair que demain, je ne ferai pas ripaille.